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Libération

Marmots sous la baguette magique

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Depuis 2002, le Philharmonique de Berlin au service d'enfants défavorisés.
publié le 28 décembre 2006 à 0h39

Berlin correspondance

C'est presque devenu un rituel : 200 enfants des quartiers défavorisés de Berlin sur scène. Dans la fosse, l'un des plus prestigieux orchestres de la planète, le Philharmonique de Berlin. A la baguette, sir Simon Rattle, l'un des chefs les plus en vue dans le monde musical. Le Britannique anobli par la reine en 1994 «met son talent au service de la société. C'est vraiment digne de respect», constate un spectateur, en quittant le bâtiment de l'Arena, équivalent berlinois de la Cartoucherie de Vincennes. Il vient de voir Modern Times, dernière édition de cette collaboration inhabituelle réunissant un orchestre hors pair et des enfants, dont les familles ne sont pour l'essentiel jamais «allées au spectacle». Le ballet, en trois parties, présente différentes chorégraphies. Purple Silence (de la compositrice ouzbèke Elena Kats-Chernin), Ionisation (composé en 1933 à New York par le Français Edgar Varèse) et les Noces de Stravinsky.

Boucles blanches. C'est en septembre 2002 que l'orchestre philharmonique sort de sa tour d'ivoire, pour s'engager dans différents projets éducatifs. L'objectif est d'atteindre ainsi le plus large public. Simon Rattle, après près de vingt ans passés à la tête du Philharmonique de Birmingham (CBSO), arrive alors à Berlin. La venue du nouveau directeur, regard noir et légendaires boucles blanches, est presque vécue comme un séisme par la digne mais parfois poussiéreuse maison.

Le premier specta