Sur la scène d'un club de nuit où s'exposent une jeune femme fantasque, des corps à moitié nus et des chansons lestes, l'on sent monter le nazisme qui empoisonne peu à peu le Berlin des années 30. Connu, le décor est celui de la comédie musicale Cabaret, inspirée d'une nouvelle de Christopher Isherwood publiée en 1937, adaptée en musical à New York en 1966 et reprise, avec une nouvelle mise en scène, par Sam Mendes à Londres en 1993 (entre-temps, il y eut le film de Bob Fosse aux huit oscars, avec Liza Minnelli).
Mastodonte. C'est la version de Mendes, codirigée par le metteur en scène Rob Marshall il a récemment réalisé le film Chicago, autre mastodonte de la comédie musicale qui est adaptée pour la première fois en France.
On y chante donc (beaucoup) en français et le lieu, les Folies Bergère s'en trouvent transformées pour l'occasion, presque aussi décadentes que jadis, telles que vantées par Huysmans : «Ce théâtre, avec sa salle de spectacle dont le rouge flétri et l'or crasse jurent auprès du luxe tout battant neuf du faux jardin, est le seul endroit à Paris qui pue aussi délicieusement le maquillage des tendresses payées et les abois des corruptions qui se lassent», écrivait-il en 1880. Aujourd'hui, tout le parterre a été vidé de ses fauteuils et remplacé par de petites tables avec loupiotes orangées et sièges bistrot, des serveurs aguicheurs passent avant le spectacle et pendant l'entracte prendre les commandes (sachant qu'on ne peut mêm