Menu
Libération
Critique

Royal et sans prétention

Article réservé aux abonnés
publié le 12 janvier 2007 à 5h24

Ce restaurant est un îlot de province dans la capitale. Ou alors une bulle sortie d'un roman de Simenon, on ne sait trop. Tout près du Palais-Royal, il pourrait être un havre pour couple illégitime ou pour espion en difficulté, car il a la particularité d'avoir une entrée sur deux rues, ce qui permet toujours de filer à l'anglaise. Vaste (soixante couverts), avec des tables espacées, il abrite des rencontres tranquilles dans une arrière-salle, réservée aux non-fumeurs. La patronne, Nadia, a le sourire, et le chef, David Frémondière, 39 ans, natif d'Anjou, le look d'un étudiant mâtiné de titi parisien. La porte de la cuisine est toujours grand ouverte, ce qui est bon signe.

Reprise difficile. L'établissement porte un nom compliqué, Pierre au Palais-Royal, ce qui le distingue d'un autre Chez Pierre, plus bourgeois, dans le quartier. Il pourrait s'appeler Chez David et Nadia, ce qui serait plus sympa. De toute manière, tout le monde a oublié Pierre, patronymé Nuyrégat, ancien propriétaire de cette adresse un peu étrange passée de restaurant à fleuriste, ou l'inverse. Plus connu est le passé récent durant lequel le maître de maison était le cérémonieux Jean-Paul Arabian. Epoux à la ville de la cuisinière Ghislaine Arabian, il avait décroché un macaron au Michelin après avoir placé David comme chef de cuisine. En 2003, il lui a cédé la place. Le prix ayant été conséquent, et l'emprunt concomitant mal ficelé, le jeune couple, qui s'était rencontré en travaillant à l'Hôtel de France