Un défilé, c'est «six mois de travail résumés en douze minutes de show», ditNathalie Rykiel, fille de Sonia et directrice artistique du groupe Sonia Rykiel. Donc, frapper fort. Marquer la rétine des centaines d'acheteurs et journalistes. «C'est un moment paroxystique qu'il faut prendre avec la même distance que lorsqu'on lit un livre», ajoute-t-elle. Sur les podiums, pourtant, la maigreur des mannequins les transforme en presque mutantes. «Le corps "mode" d'aujourd'hui, c'est une silhouette faite au moule, d'une étroitesse incroyable, avec des bras et des jambes interminables, un cou très long et une très petite tête», expliquait Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel, dans un entretien à Libération (28 janvier 2005).
Qui monte sur les podiums ?
Quand hier s'épanouissaient des Linda Evangelista ou Naomi Campbell, grandes gueules et belles carrures, les mannequins de notre époque ont rétréci. Selon Maïda Grégory-Boïna, directrice de casting pour Calvin Klein et Jil Sander, la top doit mesurer au moins 1,78 m, avec 59 à 61 cm de tour de taille, 90 cm maximum de hanches et «surtout pas de poitrine». Gare à celles qui débordent. Avant, rappelle le directeur de casting d'une agence de mannequins, un créateur retouchait ses robes s'il voulait vraiment «booker» une fille un peu ronde, alors que le designer 2007 n'hésite pas à dire : «Elle n'est pas mal, mais pourrait perdre deux ou trois kilos» la mannequin en question mesura