La controverse sur le projet d'un «Louvre» près d'Abou Dhabi est relancée par un appel des conservateurs du Louvre, mettant en garde contre les «risques» qu'il ferait peser sur les collections. C'est la première fois en deux siècles d'histoire du musée qu'une telle initiative est prise. Trente-neuf conservateurs, sur les soixante-dix que compte l'établissement, ont signé une «note adressée au ministre de la Culture», dont Libération a pu obtenir copie. «Le projet entraînerait pour le musée des difficultés insurmontables», avertissent les signataires, qui appellent à «réévaluer les enjeux et les risques» d'une entreprise «dont les intérêts ne sont pas prioritairement culturels, mais économiques et diplomatiques». Ils estiment que «l'idée d'une contrepartie financière constitutive du projet est en contradiction avec l'éthique des musées».Pour l'essentiel, ils reprennent les craintes exprimées par Michel Laclotte (Libération du 24 janvier), ancien président du Louvre, sur une circulation des oeuvres à l'étranger, les mettant en péril et risquant de «dégarnir les salles». Ce texte est plus mesuré que la pétition, qui a recueilli plus de 3 000 signatures dans le monde des musées en dénonçant pêle-mêle des projets à l'étranger de natures très différentes. Les conservateurs se disent ainsi favorables à un «développement international raisonné». Déjà appelés à une séance d'explications le 16 janvier avec le minist
Les «risques» du Louvre à Abou Dhabi
Article réservé aux abonnés
par Vincent Noce
publié le 3 février 2007 à 5h50
Dans la même rubrique