Suresnes Cités Danse, 15e édition, s'est achevée dimanche dernier sur un bilan positif, notamment en terme de fréquentation : 14 500 spectateurs, qui correspondent à un taux de remplissage de 86 % et à une augmentation de 18 % des entrées.
Point de vue artistique, le festival n'a pas manqué de soulever un certain nombre de questions sur l'avenir d'un langage chorégraphique qui se perd parfois dans des considérations altruistes et se conforme à des scénarios «préformatés» avec principe de mixité des genres et des musiques (baroque, tango, contemporain, africain...), narration recommandée et plongée dans les contes de fées. Pourtant, lorsque le hip-hop ne perd pas tout à fait son latin, il sait manier la langue avec pertinence. Ce fut le cas avec un spectacle doux et poétique de Kader Attou et, en fin de festival, avec Exodust (1) de Farid Berki.
Depuis vingt-trois ans qu'il danse, ce chorégraphe du Nord, toujours en recherche du flamenco aux Ballets russes sans perdre le fil du hip-hop, résiste à la fatigue. Sa nouvelle création, interprétée par cinq danseurs d'origine et de constitution très différentes, s'empare de la question des sans-papiers et, plus largement, de la liberté de circulation. En faisant une référence au titre d'une chanson de Bob Marley, il rappelle certaines valeurs qui ont constitué un mouvement qui s'arc-boute contre les tentatives de mise au pas. La vidéo et les images d'archive, entretiens et collectes de témoignages : tout est parfaitement ré