Le seul problème, avec le Jamel Comedy Club, c'est que non seulement il y a des Arabes et des Noirs sur scène, mais qu'il y en a aussi beaucoup dans la salle. Voilà un peu la tonalité générale des vannes dont la fine équipe, réunie par Jamel Debbouze et son producteur Kader Aoun, s'est fait une spécialité. Un mélange de communautarisme décontracté, et de son contraire absolu, à base de plaisanteries d'un mauvais goût rafraîchissant qui seraient qualifiées de racistes partout ailleurs.
Certaines aimables, d'autres franchement acides : «On voudrait tous remercier Jamel pour ce qu'il fait pour nous, rigole Fabrice Eboué, sans doute le plus incisif de la bande. A part qu'il nous a obligés à travailler le jour de Noël. Evidemment, il s'en fout que ce soit un jour férié... Mais ça vous ferait quoi à vous les musulmans de travailler un 11 septembre ?»
Authenticité. Dans la salle, tout le monde se poile. Noirs, Arabes, visages pâles ou Asiatiques logés pour une fois vraiment à la même enseigne. Comme une réalité sociale devenue soudain plus drôle que tragique, avec, à la clé, une authenticité qui s'impose comme une évidence. C'est que, depuis la rentrée et le passage récurrent de quelques membres de la bande sur Canal +, un public enamouré s'est fait à l'idée d'être chatouillé là où il n'en a plus l'habitude. Les Noirs se moquent des Arabes, qui se moquent des rappeurs, qui se moquent des Chinois, qui se moquent des Blancs, qui se moquent des femmes, qui se moquent des