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Libération
Critique

Les audaces d'Adès

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publié le 9 février 2007 à 5h56

A l'heure où certains, contestant que la culture ait un prix, se livrent à tous les téléchargements illégaux imaginables, la dix-septième édition de Présences est plus que jamais d'actualité, avec ses quinze concerts gratuits. Au programme, 70 oeuvres signées de 27 compositeurs, dont 21 créations mondiales, 10 créations françaises et 18 commandes de l'institution. Succédant à Ligeti, Goubaïdoulina, Kagel, Berio, Xénakis, Dusapin, Henze, Hersant, Dalbavie et Penderecki, le Britannique Thomas Adès est la tête d'affiche de la manifestation qui offrira l'exécution de 23 de ses oeuvres.

Maîtrise. Né en 1971, soit après les grands débats qui divisèrent partisans du sérialisme et réfractaires à l'atonalité, Adès a été formé au piano à la Guildhall School of Music et à l'écriture au King's College de Cambridge. En 1993, il fait sensation en créant Still Sorrowing pendant le récital d'ouverture qu'il donne à la Purcell Room de Londres. Par sa maîtrise égale du piano, de la composition et de la direction d'orchestre, et surtout sa liberté stylistique et la vitalité de ses partitions, le jeune musicien se voit immédiatement comparé à Britten. Au point d'être invité à prendre la direction du Festival d'Aldeburg, fondé par le compositeur ; poste qu'il occupe depuis 1999.

En France, on a découvert la musique d'Adès au milieu des années 90 avec la publication par EMI de Living Toys, commande du London Sinfonietta, et avec la création française, à l'Opéra de Nantes, de Powde