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Libération

L'adieu de la Mouff' à Bézu

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Obsèques de l'interprète de l'inoubliabla «La queue leu-leu», noctambule incontournable du quartier Mouffetard.
par Jean-Louis LE TOUZET
publié le 15 février 2007 à 7h00

Il y avait foule  jeudi, à l'église Saint Médard, paroisse d'André Bézu, figure de la rue Mouffetard, pour rendre un dernier hommage à l'interprète de La queue leu-leu  et des  Nibards de la mère Françoise.  Bézu  était là, dans sa boîte en pin vernis avec poignées dorées et ça faisait tout bizarre car cet homme était la plaisanterie même.

Bézu a été découvert par son ami Jean-Claude qui, s'inquiétant de ne pas le voir, l'a découvert mort dans son sommeil. Bézu était froid depuis 72 heures. «Mon frère était seul mais pas solitaire. Il a vécu intensément a souligné, l'aîné des Bézu. Il est mort fauché. Repose en paix petit frère», a-t-il conclu et l'assistance a reniflé car son chagrin était grand.

André était de Tourcoing et aussi de la rue Mouffetard. Du Nord il avait gardé le sens de l'amitié et des harmonies municipales et du Ve arrondissement, un certain goût pour le folklore. Une de ses connaissances se souvient qu'il rentrait au «Piano Vache», un bistrot du quartier, et demandait que l'on fasse silence car il allait interpréter Volga de Francis Lopez. La clientèle disait «Non pitié, pas Volga ! » et André invariablement finissait le couplet dehors, sorti par le fond du pantalon par le patron écarlate.  Ses potes ont rappelé quel ami merveilleux il était. 

Parmi ses proches on trouvait Phil des Charlots qui a fait une lecture de l'épître. Le père Boudet, curé de la