Aune encablure de Rembrandtplein, de ses kebabs fumants, bars et discothèques tonitruants, l¹opéra d¹Amsterdam propose depuis le 8février sa nouvelle production de Tannhäuser; la maison dirigée par Pierre Audi, qui invite aussi cette saison le Hercules de Haendel signé Luc Bondy pour Aix, le Madame Butterfly monté par Wilson à Bastille, et le Doctor Atomicde John Adams signé Peter Sellars pour l¹opéra de San Francisco. Au générique de ce Tannhäuser, Hartmut Haenchen, un chef que les Parisiens ont découvert récemment dans la reprise de Salomé à Bastille, et Nikolaus Lehnhoff, vétéran de la mise en scène lyrique, qui s¹est signalé dès 1972 à Garnier avec une Femme sans ombre de Strauss, dirigée par Böhm. Torrent. Dès l¹ouverture, le premier comble au-delà de l¹attente: mise en place, équilibres dynamiques, articulations, phrasés, son Wagner ciselé n¹en jaillit pas moins avec la puissance d¹un torrent. Il est vrai que le Philharmonique, à la sonorité sans doute exaltée par une discrète amplification, comme un peu partout désormais, est en forme. Cordes moelleuses, bois fruités et cuivres racés respirent, chantent et bondissent ensemble, remplissant tout l¹espace acoustique avec un relief vivifiant. Las, il faut également fermer les yeux, au sens littéral, sur ce qui se passe sur scène. Un ballet du Venusberg misérable: des créatures unisexe moulées dans des bas chair, qui gesticulent electro en guise de bacchanale. Puis ce décor unique d¹escalier en spirale de palace new-yorkai
Critique
Un "Tannhäuser" des mains d'un maître
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par Eric Dahan
publié le 15 février 2007 à 6h01
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