Né Francesco Paolo LoVecchio le 30 mars 1913 à Chicago, Illinois, Frankie Laine était un authentique crooner spaghetti, et non pas un faux dur à cuire à la Frank Sinatra, dont un célèbre acteur exclu du Rat Pack (Peter Lawford ? Brad Dexter ?) ne manqua jamais l'occasion de rappeler à quel point «il se prenait pour un parrain».
Capilliculteur de Capone. Carrure de quarterback, gomina, oeil de velours et voix de baryton, Frankie Laine, lui, était bien dans sa peau et n'avait nul besoin, à l'inverse du freluquet d'Hoboken, de copiner avec les présidents et les voyous. Conscient que ces derniers n'avaient rien à lui apporter, comme l'en convainquit, durant son adolescence, son propre père, capilliculteur attitré d'Al Capone. Ses fréquentations se voulaient donc autrement recommandables bien qu'un rien bohème, puisque ses débuts dans le métier le virent croiser fréquemment une Anita O'Day alors âgée de 14 ans et un Stan Getz qui faisait déjà beaucoup plus que ses 16 ans, au grand dam des barmen chicagoans.
A l'époque, Frankie s'appelait encore LoVecchio. Fier d'avoir entendu Enrico Caruso sur scène, il ne jurait pourtant que par les orchestres de Louis Armstrong, Paul Whiteman ou Cab Calloway, et professait une tendresse particulière envers Bessie Smith, alors impératrice autoproclamée du blues. Ce n'est qu'à la fin des thirties, à New York, après avoir signé un somptueux contrat (5 dollars par semaine) avec une station radiophonique, qu'il commence à chanter sous l