Menu
Libération

Gregory Nava, et le navet va

Article réservé aux abonnés
A la Berlinale, une panouille indigne sur les assassinats d'ouvrières dans les «maquiladoras» de Juárez.
publié le 16 février 2007 à 6h05

Berlin envoyé spécial

Berlin aura eu du mal à se départir de son air de morosité pluvieuse. Bien sûr, il y a beaucoup de films partout, simultanément, mais les événements censés réveiller les ardeurs des professionnels sont surtout, à tout le moins pour les Français, des avant-premières avant sortie imminente comme pour le Eastwood, le Téchiné, le Soderbergh, le Dahan ou 300, le péplum-fantasy de Frank Miller (Sin City). Même le marché s'est clos sur un sentiment mi-figue, mi-raisin.

Mission. C'est d'ailleurs non pas une fiction mais un documentaire de Morgan Spurlock, toujours en cours de tournage, sur la traque d'Oussama ben Laden, que les acheteurs internationaux se sont arraché ces derniers jours. La boîte des Weinstein en a acquis les droits pour les Etats-Unis, Diaphana pour la France et un distributeur de Dubaï, Front Row, a déclaré à Variety avoir déboursé plus de dollars que pour le Fahrenheit 9/11 de Michael Moore pour l'avoir.

En compétition, Bordertown de Gregory Nava a franchi les dernières limites du ridicule. C'est d'autant plus embêtant que ce film se sent investi d'une noble mission : dénoncer l'inertie des autorités américaines et mexicaines face aux meurtres des ouvrières qui travaillent dans les usines de Juárez, les maquiladoras, à la frontière entre les deux pays. Les accords de libre circulation des biens fabriqués à Juárez vers l'étranger ont vu l'installation rapide de nombreuses firmes attirées par une main-d'