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Libération
Critique

Jacky Molard, violon malouin

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publié le 16 février 2007 à 6h05

Jacky Molard a participé à une dizaine de disques depuis le début des années 80. A 45 ans, il publie aujourd'hui le premier sous son nom propre et remet à l'honneur un instrument que la musique bretonne avait perdu de vue (et d'ouïe) depuis des décennies : le violon. Vedettes du cru, les chanteurs Erik Marchand, Annie Ebrel, Alain Genty, le guitariste Jacques Pellen ou les Ours du Scorff font régulièrement appel au natif de Saint-Malo. «Le violon a existé dans la musique bretonne jusqu'à la guerre de 14, avant d'en disparaître. Nous n'avions pas de technique appropriée à la tradition et j'ai beaucoup appris à travers la musique irlandaise et le bluegrass», raconte ce benjamin d'une fratrie qui compte aussi Patrick à la cornemuse et Dominique aux percussions (ensemble, ils ont signé, en 2000, un remarquable spectacle).

Jacky Molard a fondé en 1981 un premier groupe, Gwerz, du nom du lamento de Bretagne que l'on distingue de l'autre grande tradition locale, la musique à danser kan ha diskan. Sur son album perso, on entend aussi bien des ballades au charme mélancolique que de la gigue irlandaise ou des rondes tziganes ­ d'ailleurs, il a souvent fréquenté les musiciens de Roumanie, avec notamment la voix la plus robuste de Bretagne, Erik Marchand.

Entre traditions celtique, bretonne et balkanique, Jacky Molard et ses partenaires ­ Hélène Labarrière (contrebasse), Yannick Jory (sax) et Janick Martin (accordéon) ­ interprètent une musique où le blues captivant s'harmon