Jacky Molard a participé à une dizaine de disques depuis le début des années 80. A 45 ans, il publie aujourd'hui le premier sous son nom propre et remet à l'honneur un instrument que la musique bretonne avait perdu de vue (et d'ouïe) depuis des décennies : le violon. Vedettes du cru, les chanteurs Erik Marchand, Annie Ebrel, Alain Genty, le guitariste Jacques Pellen ou les Ours du Scorff font régulièrement appel au natif de Saint-Malo. «Le violon a existé dans la musique bretonne jusqu'à la guerre de 14, avant d'en disparaître. Nous n'avions pas de technique appropriée à la tradition et j'ai beaucoup appris à travers la musique irlandaise et le bluegrass», raconte ce benjamin d'une fratrie qui compte aussi Patrick à la cornemuse et Dominique aux percussions (ensemble, ils ont signé, en 2000, un remarquable spectacle).
Jacky Molard a fondé en 1981 un premier groupe, Gwerz, du nom du lamento de Bretagne que l'on distingue de l'autre grande tradition locale, la musique à danser kan ha diskan. Sur son album perso, on entend aussi bien des ballades au charme mélancolique que de la gigue irlandaise ou des rondes tziganes d'ailleurs, il a souvent fréquenté les musiciens de Roumanie, avec notamment la voix la plus robuste de Bretagne, Erik Marchand.
Entre traditions celtique, bretonne et balkanique, Jacky Molard et ses partenaires Hélène Labarrière (contrebasse), Yannick Jory (sax) et Janick Martin (accordéon) interprètent une musique où le blues captivant s'harmon