Amateur de blip blip cataclysmiques, le duo furieux de Toronto Crystal Castles débarque pour la première fois à Paris, propulsé par les groupes Klaxons et CSS, dont ils ont assuré la première partie lors de leur dernière tournée. Leur nom, disent-ils, fait référence au palais de cristal de la princesse She-ra (pour ceux qui auraient la mémoire courte, la soeur jumelle de Musclor dans le dessin animé kitsch des années 80), et non, comme nous le pensions, au jeu d'arcade éponyme d'Atari. Ce qui nous eût semblé plus approprié à l'écoute de leurs tubes electro-cheap, rugueux et craspec, bricolés sur des claviers de récup mutants sur lesquels Claudio a greffé la puce d'une vieille console de jeu. Ajoutez-y les hurlements sauvages d'Alice, jolie brunette à frange qui s'époumone avec conviction, et vous avez la nouvelle sensation Myspace.
Le reste de la soirée est à l'avenant, avec les Londoniens d'Infants, rock déstructuré furieusement dansant rythmé par les déchaînements vocaux de leur chanteuse japonaise, les Lillois Genjini, petits frères espiègles des Dat Politics et leur electropop sautillante. De quoi se mettre en jambes avant qu'Andy Bolus ne vous retourne l'estomac avec ses jouets électroniques transformés en machines de guerre noise. Après avoir joué des steaks amplifiés au Palais de Tokyo, il s'en prend cette fois au... tofu.
A découvrir enfin, le projet mystère Leah & Freah Peah qu'on nous annonce «bruyant, absurde, glamour, trashy et hautement imprévisible».