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Libération
Reportage

Kiji, traîneau trip et bulbes d'argent

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Au milieu de l'un des plus grands lacs d'Europe, la petite île de Kiji abrite une merveille de l'architecture orthodoxe. Expédition glacée en rennes pour admirer l'église de la Transfiguration-du-Sauveur.
publié le 23 février 2007 à 6h16

Kiji envoyée spéciale

«Ce que vous allez vivre là, c'est très exclusif !» Devant un verre de thé, au buffet de la gare de Petrozavodsk, Sergueï, jeune et dynamique directeur de l'agence de tourisme Village Alexandrovka, a l'air lui-même un peu anxieux. Sur Internet, son agence a promis un «safari à Kiji» : la découverte d'une des merveilles de l'architecture russe, en traîneau, tiré par des rennes. Autant dire un voyage de conte de fées. Au nord de Saint-Pétersbourg et au milieu du lac Onéga, l'île de Kiji est un lieu où la fantaisie de la nature et celle de l'homme semblent s'être donné rendez-vous. Sur ce tout petit tortillon de terre, est érigée depuis 1714 la plus fascinante des églises en bois qui subsistent aujourd'hui en Russie : son toit est une grappe de 22 bulbes tout en bois, qui montent vers le ciel comme un champignon hallucinogène. «Mais l'hiver, très peu de touristes visitent l'île de Kiji, prévient Sergueï. Et en traîneau, vous serez les premiers !»

Comme tout ce qui est exclusif, l'expédition à Kiji commence par une petite épreuve : quatre heures de voiture sur une route de neige, pour rejoindre la berge où le passage avec les rennes sera le plus facile. La forêt de Carélie défile et défile, pins et sapins, pins et sapins, pétrifiés par le gel, jusqu'enfin l'arrivée au petit village de Sibovo. Une dizaine de maisons de bois abandonnées, au bord du lac Onéga. «Des rennes ! C'est la première fois que je vois des rennes ! Je ne les