au Havre
Sur l'immense scène, sept chefs en tablier blanc, entre table, four et plaques chauffantes. Le défi est lancé : à chacun, à partir de trois ingrédients (langue de veau, échalotes et chou-fleur) de réinterpréter une recette concoctée par le chef turinois Davide Scabine. Quatre caméras, images sur grand écran et commentaires en direct. Thierry Marx produit un miracle de rouleau de chou-fleur incrusté d'une langue auparavant braisée ; chez Massimo Bottura, la viande est accompagnée d'un parmesan de chou-fleur ; Caspar Kurdal, plus provocateur que jamais, présente un carpaccio sur un 33 tours, tandis que Fulvio Pierangelini invente... un dessert meringué. Applaudissements de quelque 300 spectateurs éblouis par la virtuosité des maîtres. La cuisine se met à ressembler à la littérature combinatoire de l'Oulipo chère à Pérec : ludique et expérimentale. C'est le festival OFF (pour Omnivore Food Festival) qui réunit en deux jours, dans les Docks du Havre, les toqués de l'avant-garde culinaire. La deuxième édition, qui se déroulait les 12 et 13 février (plus de 70 chefs, cent vignerons et 2 500 visiteurs), a gardé son cap : «Rassembler sur un même lieu les créateurs, pour échanger, comprendre et faire progresser la jeune cuisine, résume son inventeur, ancien journaliste au GaultMillau, Luc Dubanchet. Et revendiquer le droit de faire aussi bien de fabuleux gnocchi de pommes de terre que de défrisantes émulsions d'huîtres.»
«Micro-ondes». «Nous sommes pris dans n