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Libération
Critique

Martine Bedin, des vases de ville en ville

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publié le 23 février 2007 à 6h15

C'est comme si, pendant des années, d'Ostie à Cracovie en passant par El-Had, Martine Bedin avait ramassé des cailloux de céramique, des petits cubes de marbre, des bâtonnets de laiton. Et qu'après sédimentation de ses trouvailles, elle avait construit dix-sept vases blancs, inspirés de ses voyages dans dix-sept villes. D'où «Città», le titre de l'exposition présentée au musée des Arts décoratifs. L'ensemble dresse une mini cité idéale de petites architectures, on pourrait penser à la petite ville de Pianza, en Toscane. On y retrouve les réminiscences de la designer. Coupoles inversées, évocation de claustras, citation d'un mur, jeu avec des tuiles, tous ces éléments constructifs étant au service d'un changement très troublant d'échelle. Chaque pièce est éloignée de la typologie classique du vase.

Discrète. Martine Bedin revient sur le devant de la scène design avec des objets, elle qui avait plutôt privilégié ces dernières années la recherche discrète sur le mobilier unique et le décor. Ici, avec ces vases, c'est la structure qui crée le décor, pas le motif. Hampi (2006, ci-contre) ressemble à un immeuble de laiton nickelé, Carrara se présente comme une tour dodue en marbre.

D'autres objets de même inspiration (étagère, lampe et siège) complètent son paysage de natures mortes vivantes, pièces limitées précieuses fabriquées par des artisans italiens. On y reconnaît évidemment certains codes du mouvement italien Memphis.

Maestros. Née en 1957 à Bordeaux, Martine