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Libération
Critique

Le bio tiré vers les cheveux

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publié le 2 mars 2007 à 6h24

Ce sont les ravages de la vague «green attitude» : vendredi, 10 heures, rue de la Bastille, un salon de coiffure Dessange. Dans ses vitrines froides, aux pieds d'affiches de mannequins à la beauté ultrasophistiquée, des bijoux et produits cosmétiques à vendre. A l'intérieur blanchi et métallisé, un petit monsieur derrière un pupitre et une coiffeuse en uniforme maison, affairée sur la seule cliente. Sur le trottoir opposé, deux vitres abritent de gigantesques bouquets de fleurs de soie blanches et vertes. Derrière, dans un espace de murs en pierre brute, de mobilier et parquet en bois, sous les poutres, huit coiffeuses, joliment apprêtées, shampouinent, coiffent, sèchent, colorent, décolorent les six client(e)s assis(es) en train de lire Libé ou Elle. Une odeur naturelle de foin a envahi le salon Coiffure et nature.

Masque de raisin. Ouvert en 1999, ce premier coiffeur «végétal» parisien, sis dans le IVe arrondissement, a donné naissance il y a six mois à deux concurrents-confrères : Edge, dans le chic coin de la Madeleine, et R Végétal sur bobo zone, à deux pas du quai de Valmy. Surtout, Coiffure et nature a lancé la vogue du coiffeur pour «metrospiritual». Foin de ces marques à ingrédients chimiques, off les ambiances musicales à fond et les vidéos comme décor visuel, au placard les tenues paramédicales... Dans ces nouveaux lieux, le client se fait pomponner au shampoing à l'ortie, à la coloration à la feuille de châtaignier, aux soins ayurvédiques, au masque