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Libération
Critique

Un siècle de figures

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A Madrid, une exposition présentée en deux lieux montre l'importance de l'art du portrait dans la peinture du XXe siècle.
publié le 2 mars 2007 à 6h25

envoyé spécial à Madrid

Sous un titre compliqué, se cache une idée simple : une histoire du portrait peint au XXe siècle. Celle-ci ne dit-elle pas son nom parce que ça ferait trop scolaire ? Ou parce que le genre du portrait est censé avoir disparu de la pratique des peintres à l'âge de la modernité ? Par ailleurs, la mention du nom de Picasso dans l'intitulé de cette exposition ne doit pas égarer car, s'il y paraît doté d'ubiquité, il y figure au titre de témoin privilégié, présent dans chacune des sections de cette anthologie, ou presque. Mais, dans son fonds, celle-ci montre d'abord la riche, et partiellement méconnue, vitalité de l'art du portrait dans diverses avant-gardes , de (pour faire vite) Van Gogh à David Hockney.

En ouverture un peu décalée de l'exposition, des autoportraits de la fin du XIXe siècle. Vincent, bien sûr, à côté de son copain Paul ­ mais Gauguin n'était pas un assidu du miroir comme lui (ou comme Schiele ou Beckmann, très présents aussi à Madrid). Bouche serrée, Edvard Munch se voit, de l'autre côté du chevalet, comme l'envers du Cri, tout d'angoisse introvertie. Picasso à 20 ans, affublé d'une bizarre perruque de petit marquis mais l'oeil déjà vrillant.

Autoanalyse. Pourtant, dans son oeuvre prolifique, Picasso ne s'est pas montré enclin à l'autoreprésentation ­ un goût somme toute peu répandu de son vivant. Ce n'est qu'à l'autre extrémité du parcours qu'on retrouvera comme une composante forte de la personnalité de peintres modernes (ou post