La guerre des cartes «illimitées» n'aura pas lieu. A douze jours de l'échéance qui aurait pu sceller la fin de ce système d'abonnement forfaitaire au cinéma, l'UGC a manifesté son intention d'enterrer la hache de guerre. Le circuit de Guy Verrecchia avait semé l'émoi dans la profession cinématographique en annonçant, en janvier, sa volonté de revoir l'économie de son système en diminuant la rémunération accordée aux films pour chaque entrée «illimitée» (Libération des 29 janvier et 19 février). Il s'agissait de baisser la rétribution accordée aux distributeurs et producteurs de 5,03 à 4,26 euros (soit 15 %), alors que le prix de la carte a, lui, augmenté de 20 % pour le spectateur.
Cette annonce avait provoqué un tollé chez les groupements d'auteurs et de producteurs, embarrassé la Fédération des distributeurs (dont UGC est aussi membre), excité Marin Karmitz (qui, quoiqu'adhérent concurrent du Pass Pathé-Gaumont, prit publiquement fait et cause pour Guy Verrecchia) et précipité les pouvoirs publics dans un mutisme hautement embarrassé. Sommées de se prononcer sur les propositions de l'UGC au plus tard le 17 mars, les autorités de tutelle se trouvaient coincées entre le marteau et l'enclume. Avec la crainte des conséquences impopulaires qu'une décision conduisant à la suppression des cartes aurait pu avoir avant la présidentielle.
Nul doute, sous le silence officiel de façade, qu'on aura beaucoup discuté en coulisses. Moyennant quoi, c'est Guy Verrecchia, joueur d'éch