Rennes envoyée spéciale
Vestiges d'un autre temps, ils ont perdu leur raison d'être, et pourtant ils perdurent et continuent d'émerveiller. Outre-Rhin, on parle de daumenkino (cinéma avec le pouce), et outre-Atlantique de thumb movie ; en France, on utilise le terme obscur folioscope ou encore feuilletoscope, mais c'est le nom américain flip book qui s'est imposé. Les flip books sont ces petits carnets qui, feuilletés rapidement, donnent l'illusion du mouvement : des animations sans caméra ni projecteur, que l'on peut glisser dans la poche et qui vous obéissent au doigt et à l'oeil. «C'est paradoxal, on continue à en produire, alors que c'est une création de la fin du XIXe siècle, qui se situe entre l'invention de la photo et celle du cinéma. Longtemps qualifié de cinématographe de poche, ce jouet optique fait le lien entre le livre, la succession de dessins qui préfigure le dessin animé et l'image animée qui donnera naissance au cinéma», analyse Pascal Fouché, éditeur, historien et l'un des plus grands collectionneurs de flip books au monde.
«Un livre et un film». Il en possède plus de 3 700 qu'il entassait jusque-là dans des boîtes à chaussures. Le flip book lui permet de concilier ses deux passions : «C'est à la fois un livre et un film, qui, de surcroît, ne coûte pas cher.» Pascal Fouché a commencé à en acheter ça et là dans les librairies, les brocantes. L'arrivée du Net a décuplé les possibilités de trouver ces objets, via les sites d'enchères