Menu
Libération
Critique

Arik Levy donne la réplique

Article réservé aux abonnés
publié le 16 mars 2007 à 6h39

«L'Autre ?» C'est qui ? C'est une exposition d'Arik Lévy, créateur israélien installé à Paris, qui se met en scène au centre des arts d'Enghien-les-Bains. Dans la première partie de l'exposition, sur des tables à tréteaux, sont présentés des objets du quotidien, des archétypes de la banalité, présentés sous forme de contenants et donc bousculés par le designer. A l'origine de ce travail, serait une série de céramiques grecques noires réinventées et faites à la main, aux angles abrupts. A partir de ces formes, ce designer, qui s'interroge sur les «questions de l'identité et de l'altérité», a fait muter d'«autres» pièces, dans d'autres matériaux, avec d'autres gestes artisanaux. En bois de séquoia tourné à sec d'un rouge orange nervuré magnifique ; des formes en argile, marbre blanc, inox, bandelettes médicales teintées. Levy apporte à cet exercice de style classique de tout designer, un beau principe d'altération, notamment avec le bois de chêne mouillé tourné jusqu'à la craquelure.

Sa démonstration est pertinente quand il crée un double en bois d'une banale bouteille d'eau de Javel en plastique. La forme est révélée, magnifiée, c'est un emprunt généreux à un autre geste, celui-là anonyme et industriel. Arik Levy, 43 ans,décrit ainsi ce travail : «J'interroge la relation entre le visible et l'obscur, le plein et le vide, l'existant et le manquant, le tangible et l'intangible.» C'est un design non plus fonctionnel mais archéologique, donc émotionnel. Deux lampes a