Selon les rédacteurs de Vice,«la France est une pilule de Xanax». En clair, un gigantesque tranquillisant. Si c'est vrai, l'arrivée de ce magazine gratuit d'origine canadienne qui ne mâche jamais ses mots ne devrait pas passer inaperçue. Fidèle à la ligne crue qui a fait le succès de ses treize éditions (Amérique, Japon, Nouvelle-Zélande, Scandinavie, Angleterre, Italie...), le premier numéro «spécial France» de Vice ne fait pas dans la dentelle. Exemple : «Les Français ont eu le monopole du sexe pendant des millénaires. En réalité, ils ne font que parler de sexe et parler et parler... Et la meuf s'ennuie et se demande quand elle va enfin pouvoir se faire mettre.» Ou encore, toujours extrait d'un abécédaire de la France corédigé par les rédacteurs en chef : «Qu'est-ce qui se passe avec les hommes politiques en France ? On dirait qu'un jour le papa des Français est parti acheter des clopes à Colombey-les-Deux-Eglises et qu'il n'est jamais revenu. C'est pour ça que les électeurs français se comportent comme des enfants de parents divorcés qui ne choisissent que des figures paternelles de substitution qu'ils s'empressent de détester parce qu'ils ne leur ont pas offert une PS3 pour Noël.»
Incernable. Le reste est du même tonneau. Un magazine d'une vulgarité rafraîchissante et d'une méchanceté radicale qui n'oublie jamais de prendre en empathie tous les gens dont il se moque. Outrageusement branché, Vice est un magazine encore difficilemen