Le garage fait partie de la légende de l'industrie du jeu vidéo. Local de fortune abritant des jeunes bourrés d'envie et de talent, il est le symbole des premières années d'un secteur où tout semblait possible. Un des plus connus est sans doute celui qui vit l'ascension fulgurante, au début des années 90, d'Id Software (Doom, Quake), et de ses fondateurs, John Carmack et John Romero. Mais pour les tenants actuels de l'industrie, le garage, c'est du passé. A l'heure de la PlayStation 3, quand le moindre jeu coûte des millions en préproduction, en développement, en marketing, il s'agirait d'être un peu sérieux. Pourtant, quelques fortes têtes ne l'entendent pas de cette oreille.
Pied de nez. Paris, rue d'Enghien, à deux pas du QG de campagne de Nicolas Sarkozy et de sa marée de CRS. Au fond d'une cour, un ancien garage d'atelier. A l'intérieur, les trois salariés d'Arkedo Games viennent de terminer leur premier jeu. Nervous Brickdown est un casse-briques original et esthétiquement bluffant (lire ci-dessous) qui tourne sur la console sans doute la plus tendance du moment, la DS de Nintendo, vendue à plus de 40 millions d'exemplaires dans le monde. Il sera distribué par Eidos, un des grands éditeurs mondiaux. Un pied de nez majestueux aux cadors du marché, qui a nécessité tout juste un an de travail.
Décembre 2005, Camille Guermonprez est licencié de la start-up de jeux vidéo pour portable qu'il avait fondée six ans plus tôt. Un peu déprimé, il arpente en élève les