Non, le design aujourd'hui, ce n'est pas un style de mobilier. Et il n'est pas pratiqué par les seuls designers indépendants, dont certains starisés tirent la couverture médiatique à eux. Il ne se réduit pas non plus aux expériences, vitales, menées en galeries par des designers chercheurs qui se donnent la liberté des artistes. De la cafetière au ballon, de l'interrupteur aux prototypes futuristes, le design de masse est majoritairement pratiqué dans l'industrie par des designers intégrés anonymes. Qui existent depuis les années 60. Mais fini l'image obsolète du dessinateur industriel que l'on voyait naguère croquer, en styliste, des rétroviseurs d'automobiles. Ce qui change, c'est que ces créateurs occupent une nouvelle place stratégique dans la chaîne de conception des entreprises. Ce nouveau positionnement, initié par Patrick Le Quément chez Renault ou Yo Kaminagai à la RATP, est adopté aujourd'hui par Décathlon, Legrand, EDF hélas pas encore par tous les industriels français. Qu'elles travaillent directement avec le marketing ou la recherche, ces nouvelles équipes de prospecteurs, plutôt issues des écoles de design industriel, sont responsabilisées et rajeunies. Ce vivier était clairement apparu, en novembre 2006, à la Biennale du design de Saint-Etienne. Si le monde de l'industrie standardisée avait fait fuir les designers italiens dans les années 70 et 80, notamment ceux du mouvement radical italien Memphis, une partie de la génération suivante retravaille avec des
Designers de pointe
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par Anne-Marie Fèvre
publié le 23 mars 2007 à 6h46
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