Comment, il y a du design chez EDF ? Dans une entreprise qui ne produit pas d'objets ? C'était une surprise, lors de la dernière Biennale de Saint-Etienne en novembre dernier, dans l'exposition «Demain, c'est aujourd'hui», de découvrir des ustensiles destinés à «matérialiser l'énergie pour consommer autrement». Notamment un sémaphore, une fiche d'alimentation en forme de bouteille branchée sur une prise qui émet une lueur orangée pour indiquer les périodes de pointe de la consommation locale. «Différentes couleurs nous renseignent sur les moments propices à une consommation équilibrée de l'électricité», explique Gilles Belley, désigner indépendant qui a créé cet outil en partenariat avec la cellule design EDF.Stéphane Villard, designer intégré à EDF et formé à l'Ensci, explique : «Si on voit un robinet goûter, indiquant une fuite d'eau, l'électricité gaspillée, elle, ne se voit pas.» Il fallait y remédier.
Dans la cellule design EDF créée en 1999, il n'y a que trois designers : Gilles Rougon, le design manager et ingénieur de formation, Stéphane Villard et Guillaume Foissac. «L'énergie devenant rare et chère, expliquent Rougon et Villard, il faut équilibrer la production et la consommation en réduisant les besoins. On veut favoriser des gestes qui ne soient plus énergivores. Pour cela, nous dessinons de vrais objets aux formes compréhensibles, universelles, des objets sensoriels et émotionnels aussi, nous créons des expériences plutôt que des ob