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Libération
Critique

Enquête publique à Bible ouverte

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publié le 29 mars 2007 à 6h53

Un vrai-faux séminaire: telle est la proposition théâtrale imaginée par François Rancillac, codirecteur de la Comédie de Saint-Etienne, à partir des écrits de la psychanalyste Marie Balmary. Qui trouve dans la Bible et plus particulièrement dans la Genèse matière à enquête sur la mémoire des origines. Dans La Divine Origine (Grasset, 1993), elle explique ainsi sa démarche: «Je suis partie de l'hypothèse suivante, partagée par bien des psychanalystes à la suite de Freud: la parole originaire de l'humanité conservée dans les mythes et les Ecritures, et la parole inconsciente enfouie dans la mémoire de chaque homme, ces paroles, toutes deux mystérieuses et demandant à être interprétées, devaient pouvoir être entendues et déchiffrées de la même façon.»

Sur le plateau du Théâtre Paris-Villette, une cinquantaine de spectateurs sont tous les soirs invités à goûter à cette hypothèse, autour de quatre tables disposées en carré. Devant chaque chaise, des livres, des feuilles blanches, un crayon et des photocopies: les trois premiers chapitres de la Genèse dans cinq traductions différentes.

Quatre faux universitaires assez agités (Danielle Chinsky, Daniel Kenigsberg, François Rancillac et Frédéric Révérend) s'interpellent par leur vrai prénom et se chargent de mettre les participants dans le bain. «Avant de poursuivre cette rapide, trop rapide approche des textes de la Genèse, est-ce que l'un d'entre vous a une question ou une remarque sur ce qui a été dit avant la paus