A une époque, on a dit de lui qu'il était le Kenny Clarke du free. Probablement parce que, comme le batteur de Pittsburgh importé en France en 1948, grâce au big band de Dizzy Gillespie, il a à la fois révolutionné son instrument et a longuement séjourné à Paris. C'est dans la capitale en effet, que, de 1968 à 1972, James Marcellus Arthur Murray, dit Sunny, enregistra quelques-uns de ses albums les plus emblématiques, pour le compte notamment du label avant-gardiste BYG/Actuel Homage to Africa, Sunshine, An Even Break (Never Give a Sucker) mais aussi pour celui de Pathé-Marconi, en compagnie de quelques indigènes convertis à la «new thing», tels le trompettiste Bernard Vitet, le pianiste François Tusques et le contrebassiste Beb Guérin (Big Chief).
C'est là aussi que l'ancien métronome alambiqué de Cecil Taylor, Archie Shepp, Clifford Thornton et David Murray (aucun lien de parenté) choisit de s'installer définitivement à la fin des années 80, après plusieurs allers-retours plus ou moins espacés et fructueux aux Etats-Unis. Pays où il n'a jamais reçu la considération qu'il méritait pour avoir brutalement détruit la hiérarchie en place dans l'univers de la percussion et redistribué les rôles entre caisse claire, grosse caisse, toms et cymbales.
Trônant derrière ses fûts dans une posture à l'ancienne (tronc bas, nuque rentrée), Murray, baguettes en mains, n'est pas sans rappeler Monsieur Plus, le héros d'une vieille publicité. Bretteur, plus que ferraill