Peace, love, unity and havin'fun» («paix, amour, unité, et éclate-toi !»). C'est sur ces quatre mots que toutes les soirées hip-hop se terminaient dans le New York des années 70 et 80, et c'est comme ça que, le 21 mars dernier, les deux mastodontes du rap américain, P. Diddy et Snoop Dogg, ont terminé leurs deux heures et demie de concert oecuménique au Palais omnisports de Bercy. Ennemis au milieu des années 90, parce qu'appartenant à deux labels et deux écoles du rap US, les deux artistes ont voulu rendre hommage à leur culture qui, depuis une trentaine d'années, fait danser la planète entière en reprenant et en faisant jouer à leur DJ, Scratch d'EPMD, tous les classiques de 1992 à 1994.
L'heure est à la réconciliation, au retour aux vraies valeurs du hip-hop. Mais en France, depuis deux ans, nul besoin de prêchi-prêcha, certains aficionados sont déjà en plein dedans. Tous les mois, la file d'attente est longue à l'entrée du Bus Palladium qui organise les block parties du nom de ces soirées improvisées dans le Bronx, où les DJ pionniers de cette culture se branchaient sur les poteaux électriques. Les organisateurs (Free Your Funk et le site Internet 90 BPM, ponctuellement associé à Baseline Productions) ont déjà programmé Kool Herc, Red Alert, Large Professor, Questlove des Roots, Marley Marl... Et, tous les deux mois, des passionnés du son des années 90 (de 1988 à 1999 uniquement) débarquent aux Coulisses, place du Tertre à Montmartre. La plupart ont à peine la vi