Si son spectacle est présenté au moment où se réunissent à Bruxelles des experts du climat, c'est, assure Frédéric Ferrer, pure coïncidence. MauvaisTemps se présente comme une conférence sur le réchauffement de la planète, avec projection de documents et interventions en direct et en multiplex de cinq témoins, membres du Grime (Groupe de recherche sur l'influence et la manipulation d'événements), répartis en divers points du territoire français. La soirée débute donc, sinon sous les auspices du sérieux (on sait qu'on est au théâtre et que cela sera sûrement «pour de rire»), du moins sous les dehors d'un genre bien identifié. La fausse conférence est presque devenue un classique du théâtre contemporain : des acteurs exhument régulièrement des textes qui s'y prêtent (les Méfaits du tabac de Tchekhov, le Rapport pour une académie de Kafka, les Propositions pour l'éradication de la pauvreté de Swift), des metteurs en scène, tel Thierry Bédard, ont multiplié ces dernières années ce type d'expériences, des compagnies de théâtre de rue, comme Délices Dada, s'en sont fait une spécialité.
Vertige. On s'installe donc dans la salle, prêt à jouer le jeu du déraillement. Et on n'est pas déçu. C'est une soirée totalement déréglée que propose Frédéric Ferrer. Un joyeux voyage d'un peu plus de une heure où tout fait signe, jusqu'au vertige. D'abord la personnalité du principal interprète : le tract du spectacle précise que Ferrer qui joue lui-même