Quand une audacieuse formation de jazz grand format, identifiée dans la catégorie «musiques actuelles», le MegaOctet d'Andy Emler, rencontre un pérenne ensemble de musique contemporaine, les Percussions de Strasbourg, on peut s'attendre à des étincelles déconcertantes dans une orgie de timbres et de rythmes. Les deux entités qui avaient déjà eu l'occasion de se croiser lors du festival Musica de Strasbourg, où le pianiste et compositeur présentait ses oeuvres écrites pour l'Ensemble Ars Nova, réussissent enfin à assouvir leur désir réciproque de travail en commun grâce à la résidence des premiers à l'Apostrophe (scène nationale de Cergy-Pontoise) et celle des seconds à l'abbaye de Royaumont.
Ces deux lieux du Val-d'Oise, associés au festival Banlieues bleues et à la ville de Gonesse, rendent possibles la création Chilhood Journeys, que signe Andy Emler avec sa notoire propension à torpiller les genres. Son tout dernier enregistrement, West in Peace (Nocturne), avec son All Stars (Médéric Collignon, Laurent Dehors, Guillaume Orti, Thomas de Pourquery, François Thuillier, Claude Tchamitchian, Eric Echampard, François Verly), le prouve de nouveau, dans une flamboyance synthétique de ses passions des musiques du XXe siècle. Parfois avec espièglerie, y cohabitent Stravinsky, Varèse, Ravel, Peter Gabriel, Miles Davis ou Led Zeppelin.
Il sera d'ailleurs aussi question d'«hommaginer» Frank Zappa auquel Andy Emler voue une admiration sans bornes. Une volonté de tra