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Libération
Reportage

Macadam golfeurs

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Ils sont sortis du green pour pratiquer dans la rue un sport encore perçu comme très classique. En plein Paris, ils ont transformé les poubelles en trous, les voitures en bunkers et les lampadaires en drapeaux.
par Thomas BOHBOT
publié le 6 avril 2007 à 7h03

Montmartre. Extérieur nuit. Le collectif du 19e Trou donne rendez-vous au pied de la butte. Pour une session de golf sauvage en milieu urbain. Sur place, par ordre d'apparition, se tiennent Sköyp, graphiste, Sandrine, étudiante en design, et Fortin, intérimaire. Paulo, le prof de golf, est à la bourre. Coup de fil, messagerie, coup de flippe, puis tout rentre dans l'ordre. Les trois amis profitent de l'attente pour se préparer. On s'étire, on sort les fers et on essaye de repérer un bon spot. Pas évident entre les touristes et les vendeurs à la sauvette. Mais c'est le jeu qui veut ça. Ici, pas de trous, pas de parcours, pas de chaussures bicolores. «A la place, on se fixe des objectifs à atteindre, comme un lampadaire, un panneau en hauteur ou bien une carcasse de voiture dans une décharge», explique Sköyp. Tout ce qui passe à portée de club, en fait.

Pour l'instant il s'agit surtout de viser de grands trous creusés à même les marches. Sköyp touche pas mal. Sandrine pas trop. «Je viens à peine de m'y mettre», s'excuse-t-elle. Paulo débarque enfin. Casquette sur la tête, tatouage «XIX» à la cheville, lunettes fumées, Paulo ne figure pas vraiment l'archétype du joueur de golf. Et pourtant. Dans la vraie vie, Paulo est Paul-Henri Braendel, un professeur de golf tout à fait respectable.

La team au complet, le petit groupe passe à la seconde étape de la soirée, direction un petit square à peine éclairé. La cible est un couvercle de poubelle. Pour s'aider, les golfeurs