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Libération

Bessonologie

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publié le 13 avril 2007 à 7h11

Il y a des jours où la presse est un clapier à Besson. Les pages blanches nous informent qu'il en existe 280 à Paris, 170 à Lyon, 67 à Marseille, 32 à Bordeaux et 15 à Lille. D'après un site généalogique, Besson est le 152e nom le plus porté de France. Il en existerait 23 611 occurrences. Pour le public, les Besson sont désormais quatre, comme les Dalton. Contrairement aux célèbres gangsters, ils ne sont ni frères, ni stupides, ni complémentaires dans l'exercice du désastre et du succès. On ignore lequel a toujours faim et aucun Lucky Luke n'est leur ennemi. Prenons-les par ordre d'entrée en scène. Le premier, Patrick, est romancier, auteur de soties et chroniqueur. Son talent fait honte à ceux qui en ont moins, et parfois à lui-même : l'auteur de Dara et d'Accessible à certaine mélancolie a tant de mémoire sensible et de facilité qu'il publie régulièrement des textes au-dessous de ce qu'ils promettent, comme s'il ne méritait pas d'écrire aussi bien qu'il peut. Son humour, sa méchanceté, sa rapidité, son chic négligé, sont les marques d'une tristesse ­ ou d'une faiblesse ­ qui a réussi : voilà un homme plein d'esprit et de renoncement. Ceux qui l'attaquent ou l'imitent ont généralement si peu de style qu'ils justifient sa mauvaise foi. La mauvaise foi est devenue un ermitage public, un peu doré, pour ceux que fatiguent la morale et la fausse légèreté du monde. Le deuxième, Luc, est un cinéaste qui vaut mieux que les bêtises qu'il inspire. Sa puissance et sa mél