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Le 3e OEil scénarise l'avenir

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publié le 13 avril 2007 à 7h11

«Ce que l'on fait n'existe pas.» Ça commence bien. Fort heureusement, David Carvalho est bien là, en témoigne le bon morceau de viande pas du tout virtuel qu'il dévore au restaurant. Ce qu'il pratique, et qui ne se matérialise pas comme une chaise, «c'est le design de service», nouveau champ d'application investi par l'agence du 3e OEil que ce designer de 33 ans a créée en 2000 avec Raphaël Méchet et Pascal Carde.

«Service», c'est un mot ambigu, coercitif quand il définit «ce qui doit être fait pour remplir une obligation» ; généreux, quand il évoque «un avantage qu'on lui procure bénévolement à quelqu'un». Et de quel «service» s'agit-il, puisque dans tout projet de design, il y a un usage adressé, un service rendu, n'est-ce pas le b.a.-ba du design ? La définition du design de service ­ c'est-à-dire s'appuyer sur le comportement des usagers, en tirer des scénarios de vie pour favoriser l'innovation ­ a été particulièrement initiée par l'agence américaine Ideo, créée en 1991 par Bill Moggridge et David Kelley dans Silicon Valley. En France, il est encore peu pratiqué, en interne dans les entreprises, dans les écoles lors des diplômes, dans des agences comme Dragon Rouge ou ce fameux 3e OEil.

«Interfaces». Nombre de scénarios de vie tournent autour de la mobilité. Comment faciliter la journée d'une personne qui doit louer une voiture, puis se diriger dans une ville qu'elle ne connaît pas, pour un rendez-vous important ? Lui permettre de se connecter