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Critique

Retour à l'Eldorado

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Le nouvel album de Stephan Eicher, pour lequel le Suisse s'est entouré de Raphaël et de Mickael Furnon, renoue avec la veine de ses classiques.
publié le 14 avril 2007 à 7h13

Quatre ans après le rock, fenêtres grande ouvertes, de Taxi Europa, Stephan Eicher revient aux guitares volets fermés de l'album Louanges. Dans un country-folk cependant plus dépouillé, avec violon irlandais relevé d'harmonica dylanien, elles sonnent comme une rupture. En écho avec les pickings atmosphériques de ce possible objet de référence, qui marquent le transfert du gitan suisse de Barclay chez Virgin.

Huit ans, deux albums et un live plus tard, retour à la maison mère. En 1983, lorsqu'il est repéré par Philippe Constantin, le directeur artistique désormais honoré par le prix Constantin, Stephan Eicher défriche un rock de chambre européen (anglais, français, suisse allemand). Après avoir réédité les Chansons bleues, le musicien approche à nouveau la grammaire minimaliste en compagnie de Frédéric Lo, musicien repêché via le disque Crève-coeur pour Daniel Darc. Eicher a enregistré sa plus grosse vente dans un hôtel des Alpes suisses, Engelberg (1991). Les onze chansons d'Eldorado (2007) ont été couchées selon la même logique, dans un deux étoiles en Corse, sous un toit à Bruxelles ou dans une cave à Clichy sous l'oeil d'Elvis (en poster). «Un chanteur rock, c'est 50 % les chansons, 50 % l'attitude, résume Stephan Eicher, boots, jeans et cheveu poivre sel. Avec l'âge, on se montre plus tendre, moins enclin à la révolte, contre soi, la famille, l'Etat. Les facilités des débuts disparaissent. Elles étaient là, on ne les rem