Michele De Lucchi reste le plus jeune des maestros italiens de la période radicale, des mouvements Alchimia à Memphis. Longue barbe et voix calme, cet architecte-designer de 55 ans maintient sa belle plénitude de travail, comme à côté de la ville, tout en étant cette année très présent sur différentes places milanaises. Son nouvel espace, via Varese, un ancien palais qu'il a rénové et remis dans son juste jus, abrite son agence et expose sa légendaire «Produzione Privata» artisanale, dénommée cette année : «Poco, poco, quel poco che basta» («le peu, le peu mais le peu qui suffit»). Lampes ou vases savent rester pauvres mais si narratifs. Le luminaire Giona flotte en apesanteur au-dessus d'une table. Et le patio s'offre comme un lieu de rencontres et de conversations calmes.
A la Design Gallery, il décline l'exposition «Ottimi errori», une série de pièces en céramique noire. Un exercice jouant sur l'imperfection maîtrisée, sur des contorsions de formes voulues. Le tout abrité dans de magnifiques vitrines. Toute cette recherche artisanale ne l'empêche pas de travailler avec des entreprises, notamment les luminaires Artemide il est l'auteur de la légendaire lampe Tolomeo et avec la Poste italienne. Via Bergognone, on retrouve De Lucchi et l'architecture, ce qui représente aujourd'hui sa plus grosse activité, avec la Torre di Adjara, inspirée par les très hauts édifices du style soviétique. L'hôtel Medea sera son premier projet réalisé, dans le centre de B