Menu
Libération

Schizo design

Article réservé aux abonnés
Ecartelée, la création passe du glamour à l'élémentaire, du bruyant à l'ordinaire. Promenade à la dernière manifestation milanaise, révélatrice d'une cacophonie riche de belles pépites.
publié le 27 avril 2007 à 7h27

Milan envoyée spéciale

Pour labourer durant six jours le Salon du meuble de Milan, qui s'est tenu du 18 au 23 avril, et y récolter quelques belles pépites, il faut savoir faire preuve parfois de dédoublement de la personnalité. Car du gigantesque parc des expositions de verre et d'acier de Rho (2 159 exposants, 209 417 m2), livré l'an dernier par l'architecte Massimiliano Fuksas à l'ancien quartier industriel de Tortona, en passant par les quelque 300 galeries et showrooms du Off disséminés dans toute la ville, le design est écartelé, mis dans tous les états, à bien et à mal. Schizophrenic Conversation, film d'animation de Seton James Beggs présenté à la Design Academy d'Eindhoven, pourrait servir d'exergue à cette quête. Ce designer s'y invente trois alter ego : celui qui est «prodesign», celui qui est «antidesign» et celui défendant un «design personnel». Trois pistes qui bataillent en permanence dans cette foire cacophonique.

Poule de luxe

C'était déjà lisible depuis quelques années, le design s'accouple avec la mode, le glamour, la décoration, dans un style parfois lupanar, dans une course au luxe qui regorge de pièces limitées aux prix affolants. Philippe Starck, dans sa «Starck War» personnelle, aime rester du bon côté de la force quand il se copie lui-même avec PIP-e chez Driade, fauteuil léger et élégant en tube de polypropylène. Il est aussi capable du meilleur quand il fait son retour chez Vitra en 2006, avec un bureau joyeux, sinueux, en plastique color