Une peine ferme couvrant la préventive. La représentante du parquet n'a pas été trop sévère envers le Néerlandais Franciscus Tanis, dit «le Moluquois», accusé d'avoir écoulé des oeuvres d'art provenant d'une série spectaculaire de cambriolages de châteaux et de musées français. Premières victimes de cette séquence qui avait fait parler d'elle il y a une douzaine d'années, le château de Fontainebleau (Seine-et-Marne) et le musée de la Renaissance, au château d'Ecouen (Val-d'Oise). Impliquées par ailleurs dans des attaques à main armée de casinos, les mêmes bandes de gitans étaient aussi soupçonnées par les enquêteurs d'être les auteurs des cambriolages des châteaux de Compiègne (Oise), Courances (Essonne), Bagatelle (Somme), du musée d'Ile-de-France à Sceaux (Hauts-de-Seine) et de résidences par centaines.
Plaque tournante. Leur butin partait directement au Limbourg, à la frontière de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Allemagne, qui sert de plaque tournante du trafic d'art européen. «80 % des tableaux ou meubles volés dans les châteaux français sont passés par cette région», estime un vieux routier de la police française. L'arrestation de Tanis et le démantèlement du réseau furent un coup d'éclat de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), qui donna un coup d'arrêt à cette vague de cambriolages.
Au printemps 1996, le commandant Bernard Darties avait réussi à retrouver au Limbourg, parmi des centaines d'objets, des tapisseries