Pas la moindre marionnette dans le spectacle de Brigitte Pougeoise Mars 2056 présenté dans les premiers jours de la Biennale internationale des arts de la marionnette (BIAM), qui a débuté le 21 avril. Elle, c'est les images qu'elle manipule. L'artiste, qui a longtemps photographié les marionnettes avant de passer de l'autre côté du plateau, projette des vidéos de visages sur des corps vivants qui appartiennent ici à l'univers de cirque.
Le résultat est assez fascinant lorsque les contorsions des acrobates mêlent nez, yeux et bouche en une composition cubiste où l'on ne sait plus distinguer qui de quoi. Voire en une bouillie informe, digne d'une foire aux monstres. Porté par une intéressante recherche musicale improvisée en direct par Sylvaine Hélary et Anne Gouraud, le spectacle manifeste toutefois assez vite ses limites dramaturgiques.
Idem pour Duda Paiva qui présente avec Morningstar un aspect très différent de cette relation du corps à la manipulation, que lui nomme la «marionnette physique». D'ailleurs, c'est bien la diversité qui constitue depuis ses origines la marque de fabrique de la BIAM, organisée par le Théâtre de la Marionnette à Paris. Un théâtre sans toit qui, cette année, a pris ses quartiers au Théâtre de la Cité internationale à Paris, à Saint-Denis, à Noisy-le-sec, à Cergy Pontoise et surtout à Pantin.
Difficile de trouver commune mesure, en effet, si ce n'est le rapport à la manipulation, entre l'artiste australien Neville Tranter aute