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Libération

Mauvais tour de passe-passe pour les intermittents

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L'acteur Samuel Churin dénonce les escamotages de la réforme de juin 2003.
publié le 3 mai 2007 à 7h33

Pour Samuel Churin, «le volcan est de nouveau prêt à exploser, et ce n'est pas une image vaine». L'acteur, membre de la coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France, s'est beaucoup investi dans le dossier «intermittents» depuis quatre ans. Avec le souci de trouver des alternatives au fameux protocole de l'Unédic de juin 2003, qui avait déclenché les hostilités.

Aujourd'hui, alors qu'un nouveau protocole est entré en vigueur au mois d'avril, signé par les mêmes qu'en 2003 ­ CFDT, CFTC, Medef ­, rien n'a changé selon Churin : «Ils ont resigné la même chose.» Selon lui, on est passé d'un système «redistributif» avant 2003, à un système «capitalistique» qui «exclut les fragiles et rémunère très bien ceux qui n'en ont pas besoin. Plus tu gagnes, plus tu touches les Assédic». De fait, le protocole de 2003, qui prétendait réduire l'ampleur du déficit du régime des intermittents, a surtout réduit le nombre de bénéficiaires. Les annexes 8 et 10 sont toujours très largement dans le rouge. Dans son rapport publié en février, la Cour des comptes relevait que «le rythme de progression des dépenses totales d'indemnisation liées à l'intermittence n'a pas été affecté par la réforme de 2003». La Cour pointait aussi la persistance d'«importantes dérives», dont la fraude et le recours abusif au statut de l'intermittence, dans l'audiovisuel notamment.

Le seul effet notable de la réforme aura été de stopper l'augmentation du nombre de