Pendant longtemps, ce fut une adresse mythique du Paris des sound systems et du dub. Mais l'Euro Bar, à Ménilmontant a fini par fermer ses portes, avant de renaître, il y a un peu moins d'un an, sous l'enseigne La Féline. Patrice Garelli et Mathieu Lartigue le petit-fils du photographe Jacques Henri Lartigue souhaitaient juste, au départ du projet, ouvrir «le bar dans lequel ils aimeraient sortir». A priori, ils ne devaient pas être les seuls, puisqu'après quelques semaines d'ouverture, le petit bar de la rue Victor-Letalle est rapidement devenu le passage obligé d'une scène rock parisienne longtemps en mal de repères. «C'est vrai qu'essayer de trouver un lieu pour écouter du rock dans cette ville, c'est un peu la misère», regrette Patrice, banane de psychobilly et avant-bras tatoués, ajoutant : «J'espère qu'on a comblé un vide.»
Tribus. Alors que, de l'autre côté de la Seine, les adolescents d'Odéon découvrent l'esthétique vestimentaire de la pop dandy des années 60, La Féline joue sur des fondamentaux un peu moins androgynes. Vespa Primavera garées le long du trottoir, bananes gominées, Doc Martens aux pieds pour les garçons, coques, chemisiers vichy et Creepers pour les filles. Le décor est à l'avenant. Ici, on est amoureux du graphisme des séries Z des années 50-60, celui de l'affiche de l'Attaque de la femme de 50 pieds ou de Barbarella et Betty Page est restée, malgré le temps et la récupération marketing, une égérie indémod