Florence Müller enseigne les cultures de mode à l'IFM. Pour Libération, elle analyse l'impact d'une telle collection sur le marché de la mode.
Comment jugez-vous la collection signée Kate Moss ?
Dans sa version intégrale, c'est une garde-robe complète avec des robes, des jeans, des gilets, des tuniques. Certaines pièces sont très emblématiques du look de Kate Moss comme cette petite veste en coton noir un peu déchiré, très près du corps. Son discours est très simple : «Ma collection, explique-t-elle, c'est tout ce que je ne trouve pas dans les magasins et les pièces que j'aime les plus et qui sont déjà dans mes placards.» C'est le discours d'une fille d'aujourd'hui, pas celui d'un créateur isolé dans son studio de création.
Qu'est ce qui fait la valeur style de Kate Moss ?
Contrairement à d'autres célébrités, elle n'affiche jamais un style trop griffé même avec les marques avec lesquelles elle est sous contrat. Elle joue avec la mode, elle aime le luxe, mais n'est pas fascinée par lui. Kate Moss est extrêmement présente dans les magazines, mais elle est tout sauf une fashion victim. Par ailleurs, son allure de baby dollest un très bon argument marketing auprès des adolescentes ; son style de vie très rock'n'roll en est un autre.
Mais tout le monde ne s'identifie pas à elle.
Non, mais elle paraît tout de même plus réelle que les actrices qui ont subi des opérations de chirurgie esthétique. Elle est très belle, évidemment, mais elle n'est pas absolument parf