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Libération

Le monstre Chaucomont de Mathias Schweizer

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publié le 18 mai 2007 à 7h49

Un festival d'affiches, c'est d'abord un poster dans la ville. L'affiche de Chaumont 2007 n'est pas comestible au premier regard ! Deux yeux marron perçants trouent une figurine en chocolat, bestiole non identifiable, pas rassurante ; un pinceau jaune, lui très affirmé, trace les lettres de la ville. Le tout est surchargé, peu informatif, sans séduction dans sa dominante marronnasse. Une contre-médaille nommée «Chaucomont». L'auteur, Mathias Schweizer joue avec «l'ambiguïté de la merde» et assène une «image monstrueuse, un monstre fait de son propre mal». On n'a compris qu'il épingle toutes les figurines de telle entreprise ou telle marque ; de l'Ecureuil aux pouces géants (emblèmes respectifs gluants de deux banques). Mais curieusement, à force de voir l'affiche partout en ville, cette mascotte se retourne tel un freak, dénonciateur sympa, un Quasimodo indispensable. Cet effet se renforce grâce au chocolatier Sylvain Mussy, à qui le festival a commandé une plaque de chocolat à l'effigie de ce Chaucomont. Ce puzzle, au moulage complexe, avec une sérigraphie de quatre teintes de chocolat, est lui très succulent, mais il garde son petit pesant de dérangement, à côté des chocolats classiques de Colombey-les-Deux-Eglises.

Ce travail critique sur «l'envahissement visuel» permet de découvrir Mathias Schweizer, graphiste suisse de 32 ans, formé à l'Ecole d'art de La-Chaux-de-Fonds. Installé à Paris, après un passage à l'atelier parisien des Graphistes Ass