A l'heure où un vol Lyon-Rome coûte 17 euros (trois paquets de cigarettes environ), la notion de tourisme spatial peut paraître un brin déplacé. Pourtant en sortant de cette Tentation de l'espace, l'exposition organisée à l'espace Louis-Vuitton, l'idée paraît étrangement proche. D'abord parce que beaucoup d'artistes pianotent allégrement sur le clavier de notre mémoire collective. Les références abondent et on se retrouve vite, entre deux trous noirs et trois planètes lointaines, en «terrain connu». Au rez-de-chaussée, le photographe Jean Larivière présente sa collection de robots rétro. Rangés en ordre de bataille derrière une bulle de verre, ils sont disposés avec le même sérieux que peut mettre un enfant quand il «joue à la guerre». Ensuite, via l'ascenseur maison à l'intérieur duquel règne un noir (et un silence) absolu, on retrouve une hypnotisante vidéo des soeurs Louise et Jane Wilson, Star City («la Cité des étoiles»), sur le centre d'entraînement des cosmonautes russes au nord de Moscou. Les énormes bras mécaniques des centrifugeuses qui conditionnent les conquérants de l'espace à l'apesanteur tournent sans fin dans un hangar à l'esthétique bréjnevienne.
Mais c'est la vidéo de Pierre Huyghe One Million Kingdoms qui joue le mieux de notre proximité avec l'espace. Sa créature fétiche, Annlee, marche lentement sur la surface de la lune. Au rythme de la voix calme de Neil Amstrong à sa sortie d'Apollo XI, le relief lunaire (tout en arêtes et en crêtes) appa