A Berlin
Dix spectacles en provenance des meilleurs théâtres d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse alémanique : tel est le principe des Theater Treffen, les rencontres théâtrales qui s'achèvent ce week-end à Berlin.
L'édition 2007 témoigne de la vitalité du théâtre de langue allemande. En République fédérale, cent cinquante établissements sont dotés d'une troupe attitrée ; on dénombre quarante festivals par an, trente-cinq millions de spectateurs pour cent dix mille représentations annuelles, quatre mille nouvelles productions par an... Deux milliards d'euros de fonds publics sont attribués chaque année outre-Rhin au théâtre.
Les Theater Treffen permettent de vérifier que le «confort» de ces conditions matérielles n'est pas synonyme de conformisme, en particulier dans le rapport au texte. Dans Tartuffe, mis en scène par Dimiter Gotscheff (une création présentée pour la première fois en juillet 2006 à Salzburg), il faut même attendre quarante-cinq minutes pour reconnaître la pièce de Molière. La première partie est dominée par un long monologue de la servante Dorine (interprétée avec brio par Judith Rosmair), une femme de ménage bulgare qui a toutes les raisons de pester contre les inégalités sociales dans l'Allemagne d'aujourd'hui.
Dans les Mains sales, de Sartre, revues par Andreas Kriegenburg, Hoederer commente les résultats de l'élection présidentielle en France et l'anéantissement du communisme.
Dédoubler le propos. Même Tilmann Köhler, un metteur en scène de 27