Sofy vient de terminer sa chanson, une reprise d'A Song for You de Donny Hathaway. La jeune femme noire a sorti sa plus belle robe. L'imprimé à fleurs sur sa carrure à la Aretha Franklin lui donne un petit air de diva d'après-guerre, même si nous sommes bien en 2007. Les spectateurs du Sankofa Soul Contest à l'Opus Café en bordure du quai Valmy à Paris tendent leur portable allumé vers la scène. Moins techno et plus roots, les deux animateurs de ce concours de voix soul, la jolie Joby Smith et le B-Boy Willem Germany, comptent scrupuleusement, chacun le doigt tendu, les petites lumières qui sont autant de vote pour les participants. «165 pour Sofy !» annoncent-ils. Un bon résultat qui sera soit revu à la baisse, soit à la hausse par les quatre jurés (un écrivain, une directrice artistique de maison de disques, un producteur et un chef de chorale gospel). Tout ça pour éviter que les groupes de copines fassent pencher la balance injustement pour leur favorite, au mépris du timbre juste. Un vote du public, un autre des jurés... le dispositif ressemble à la Nouvelle Star. Le Sankofa Contest importé des Etats-Unis par ses organisateurs est d'abord un café-concert de Dallas, le Sankofa, où se produit le groupe de musiciens qui accompagne Erykah Badu, la prêtresse américaine de la nu soul.
Emulation. Ce concours français qui a débuté en octobre à Paris et qui se termine, ce soir, avec une dizaine de finalistes d'un bon niveau, verra le gagnant ou la gagn