Saint-Brieuc envoyé spécial
«Renversant», invitait l'affiche du 24e festival d'Art Rock. Dépoussiérant, assurément, dans le désir unique du festival des Côtes-d'Armor de donner à voir et à entendre, d'entremêler photo, théâtre, art numérique et musique dans tous et pour tous les sens. L'occasion ici d'une immersion backstage sous la partie émergée du rock.
En guise de mise en bouche, vendredi : Naast. La jeune foule brandit des fourchettes en plastique, allusion appuyée au couvert planté il y a peu par Gustave, le chanteur, dans l'oeil d'un autre groupe teenager. A Saint-Brieuc, l'intéressé dit avoir vécu «un moment épique, de cape et d'épée». Plus à l'aise dans la pose qu'avec la prose, Gustave en rajoute : «C'était comme la baise en plein jour.» Après trente-cinq minutes de set, le batteur, lui, «a kiffé grave», mais a des «cloques» aux mains. Après «100 dates» et des concerts «parfois devant 40 personnes», Naast relativise : «On a vendu 15 000 albums. Mais par rapport au battage, c'est pas non plus délirant.» C'est pas faux non plus.
«Le rock, c'est nous désormais»
Cela tourne en revanche à plein tube pour les faux frères The Fratellis, recrutés par petite annonce à Glasgow. On retrouve le trio survitaminé, après une emballante «démo» de power pop punk qui sonnerait presque comme un salutaire manifeste à l'heure des succès préformatés. Les voilà reclus dans leur bus, en train de siroter deux bouteilles de Jack Daniel