Un président d'institution qui porte plainte et alerte la presse internationale pour vol d'oeuvres se trouvant dans son bureau ; un magistrat qui déclare disparues des pièces retrouvées qui lui sont passées sous le nez ; un directeur de musée mis à pied sans être entendu : déjà englué dans une crise d'identité l'année de son 20e anniversaire, l'Institut du monde arabe (IMA) se trouve plongé dans un beau barouf.
Administrateur. Première victime de cette tempête : Brahim Alaoui, directeur du musée depuis la création de l'IMA. Quand Dominique Baudis est arrivé à la présidence, il y a trois mois, il a trouvé une institution malade, maintenue à bout de bras par l'Etat. A son inauguration par François Mitterrand le 30 novembre 1987, le bâtiment de Jean Nouvel était censé accueillir un dialogue des cultures, devenir un centre Pompidou du monde arabe. En réalité, il n'a jamais trouvé sa place, a perdu ses financements arabes, et on parle désormais davantage de réduction de postes que de fête d'anniversaire. «L'IMA, c'est l'histoire d'un immense gâchis», commençait un article de l'Orient-le Jour de Beyrouth pour résumer son bilan. L'ancien président parlait d'une «gestion hasardeuse». Il y a un an, le Quai d'Orsay, qui a dû débloquer une rallonge pour équilibrer les comptes, lui a assigné un administrateur, François Baudet.
Dominique Baudis a découvert une grande rigidité et de vives animosités internes. Deux semaines après son arrivée, il a reçu une lettre de dix