Rennes de notre correspondant
Apriori, rien ou presque n'a changé à Rennes ces derniers jours. Il flotte pourtant ici et là comme un parfum d'étrangeté. Prenez les jardins du Thabor : les jardiniers s'affairent, et, sous un soleil éclatant, on se prélasse sur les bancs publics... sans se douter des horreurs que cache l'espace d'exposition de l'Orangerie. Là, passé un lourd rideau de velours rouge, on entre dans le sombre univers de l'artiste suisse Thomas Ott, invité d'honneur de Périscopages, festival de la bande dessinée d'auteur et de l'édition indépendante. Avec ses dessins expressionnistes, exécutés sur cartes à gratter, suspendus dans de petits kiosques nimbés d'une lumière bleutée...
Un peu plus loin, près du bus à impériale où la Rennaise Badame l'Ambasadrise a installé dessins et réflexions illustrées («Qu'est-ce qu'on peut faire le bras cassé ?»), Périscopages réserve une autre scène décalée : deux dames d'âge honorable, qui soulignent être venues «voir les fleurs», profitent néanmoins de l'espace d'accueil du bus pour faire le plein d'informations. «Je vais passer tout cela à mon fils, pas celui qui est musicien, l'autre», confie l'une d'elles à son amie, comme pour s'excuser de fréquenter ces lieux de culture underground.
Différents publics. Dans le bus, cet avertissement : «Parents : surveillez vos enfants, avant de devenir délinquants, ils pourraient bien tomber dans l'escalier.» Ça chahute pas mal en effet à l'étage. Preuve supplément