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Libération
Critique

Tom McRae au tableau noir

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publié le 30 mai 2007 à 8h01

A peine apparu sur la scène du Cirque royal, confortable salle bruxelloise où il joue mi-mai dans le cadre du festival les Nuits Botanique, Tom McRae incite le public à claquer des doigts pour l'accompagner. Le chanteur anglais paraît ravi de retrouver la capitale belge, où, comme dans beaucoup de grandes villes continentales, l'attend un auditoire fidèle, souvent acquis à sa cause depuis son premier album, publié en 2002. Quelques instants plus tard, entre deux titres, il précise : «Hier soir, on jouait à Utrecht, en Hollande. Après le concert, légèrement bourrés, on regagnait le bus de tournée, quand on s'est fait agresser par deux types armés d'un couteau et d'un flingue. Après, il a fallu passer une partie de la nuit au poste, à faire des dépositions. Alors, là, vous comprenez qu'on a l'impression de retrouver des amis.» Retournera-t-il un jour jouer à Utrecht ? La question, posée ultérieurement, amène une réponse qui dévie un peu de sa trajectoire : «Oui, bien sûr. De toute façon, lorsqu'on est un musicien signé sur une maison de disques, c'est chaque jour qu'on se sent violemment agressé.»

Confiance. Assez pince-sans-rire, le subtil Tom McRae a gagné en confiance au fil des ans. On l'a connu presque timoré, défendant du bout des lèvres la splendide morosité de ses pâles complaintes folk. Depuis, coiffé à la François Baroin ­ un signe qui ne trompe pas ­, le personnage s'est notablement étoffé, comme le propos, aiguisé. Interrogeons-le sur l'Angleterre, sa